"Je
venais de tant de terres à la fois"
"Je relève d'un pays ou personne ne règne"
"La
mort, qui a le temps, se divertit
De
ceux qui croient asservir la terre.
Si
les hommes sont, déjà, ils ne sont plus.
Demain
est pour bientôt : l'imprécation est vaine.
Seules
les pierres, songe la mort, seront longs à mourir"
Dernière
strophe du poème Terre des Puissants
A.
CH.
"Adieu mon bien cher Georges, et que ton océan de tendresse ne s'évapore pas très vite. Je me contenterai même d'un restant de sel, pour peu que tu en glisses dans une lettre et m'en envoies souvent.
Ton
frère Elias qui ne s'est pas encore remis de la beauté du mot
frère"
Ainsi
écrivait Elias Canetti à son frère Georges, en 1943. Ces lignes
sont assez éloquentes pour faire entrevoir l'intérêt et la beauté
du genre épistolaire. Les lettres, expression de l'intime mais aussi
de l'universel, ont beaucoup à nous apprendre. Sur des femmes et des
hommes, leur temps et leurs lieux, sur leurs sentiments complexes et
contradictoires, leur relation aux autres et au monde, leur volonté
de transmission et d'enseignement.
Au
fil des séances, nous découvrirons les Lettres à Lucilius de
Sénèque, La dernière lettre (Révolution française),
Lettres des Poilus, Lettres d'écrivains (Guerre
1914-1918), lettre de Missak Manouchian et quelques autres résistants
(Guerre 1939-1945), Lettres de Calamity Jane à sa fille, la
lettre au père de Franz Kafka, Lettres à Milena du
même, les lettres de Veza et Elias Canetti à leur beau frère
et frère Georges Canetti.
A
travers le prisme des sensibilités et des personnalités, les
lettres sont des lieux d'échange, de dialogue, de dispute autour de
sujets aussi riches que l'amour et ses multiples facettes, l'amitié,
l'art, la littérature, la politique, la marche du monde...
Acte
d'écriture, haussant souvent la prose à un haut niveau, les lettres
sont des voix qui nous touchent, nous donnant matière à penser.
Seront
proposées à l'écoute et à la discussion, les lettres
d'Apollinaire à Lou, de Sand à Flaubert, de Flaubert à Sand, de
Camille Claudel à Rodin, de Simone de Beauvoir à Nelson Algren, les
lettres à leurs filles (Freud, Théophile Gautier, Colette), les
lettres d'Alexandre Dumas à son fils, les lettres de Tchekhov à
Olga Knipper, de Rilke à un jeune poète, de Maurice Béjart à un
jeune danseur.
Nous
reprendrons quelques lettres de Sénèque à Lucilius qui n'ont pas
pris une ride.
Édith Piaf, Sylvie Vartan, Françoise Hardy, Yves Montant, Jean Ferrat, Jacques Brel, Barbara, Lèo Ferré, Patricia Kaas, Mireille Mathieu, Juliette Gréco, Georges Brassens, Alain Souchon, Oum Kalsoum, La Callas, Faïrouz, Khaled, Césaria Evora, Marlène Samoun, Souâd Massi et quelques autres constituent cette anthologie descriptive et non définitive, ne relevant pas toujours de mes seules préférences personnelles. L'intérêt étant de donner à entendre le sentiment amoureux chanté en résonance ou en dissonance avec les normes sociales.
Les chansons sont parfois croisées avec la lecture de poèmes se déclinant autour de « l'amour fou de l'amour fort » : Majnûn Leïla, La Loreley d'Apollinaire, Allégeance de René Char, Il n'y a pas d'amour heureux d'Aragon, le Cantique des cantiques...***Je propose aussi en lecture à voix haute une anthologie d'autoportraits élaborée à partir de ces journeaux intimes.
Lorsque le couple n'est plus un partenariat mais un affrontement mû par la volonté de posséder l'autre, jusqu'à l'effacer...
En territoire de littérature, des sciences et des arts, je propose de rencontrer : Emilie du Châtelet et Voltaire, Les frères Goncourt, Marie et Pierre Curie (en collaboration avec Farid Ammar Khodja), Virginia et Leonard Woolf, Colette et Willy, Elsa Triolet et Louis Aragon, Dora Maar et Pablo Picasso, Frida Kahlo et Diego Rivera, Arthur Miller et Marylin Monroe.