"Tout semblait n'être
qu'écriture, inscription, mots et significations" Virginia
Woolf
"
Je connais la force des mots. Du vent
semble-t-il, des pétales tombées sous les talons d'une danse, mais
l'homme pourtant, avec toute son âme, ses lèvres, sa carcasse. Maïakovsky
Es-tu
la trace L'obstination
Es-tu
l'unique Es-tu
l'amour
Perle d'eau A mes
lèvres approchée...
Soumya AMMAR KHODJA
Besançon, 21/03 2009
Peinture sur le mur,
Palestine.
Photo prise par Anne
POUGET.
Ô amis Ne
disparaissez jamais Elargissez
le cercle et l'assemblée Accueillez
le voyageur et sa fatigue et son silence Offrez-lui
l'espace de votre regard A vos
côtés faites-lui place Partagez
le pain le sel et les mots Non
les mots gourds et sourds Mais les
mots ouverts et palpitants Battant
du coeur vivant de votre fraternité
Soumya AMMAR KHODJA
Besançon, Janvier 2009
Virginia
Tu as mis ton
manteau avec de larges poches Dans les poches tu
as mis des pierres Tu as pris ta
canne et emprunté le chemin Menant à la
rivière sans retour
C'était le temps
des assassins Le monde s'était
obscurci Tu avais mal à la
tête les voix te harcelaient
Ils ont mis trois
semaines pour te retrouver
Les êtres vivent
le temps d'une vague La folie est
l'envers de la raison Sous chaque pas
l'abîme Voilà ce que j'ai
su avec toi
Mais j'ai su aussi La joie la
plénitude Lovées dans
l'instant Le désir la
connaissance Le pur esprit Empoignant l'énigme Questionnant la
présence
Femmes as-tu écrit Ils vous veulent
muse de préférence Mais à la muse
tordez le cou À l'ange du foyer
faîtes pareil Prenez une chambre Rien que pour vous Et... écrivez Sans relâche sans
remords Et surtout à leur
santé Buvez un verre de
vin
Tu n'as pas fait
d'enfants Tu as fait des
livres Ta seule raison de
vivre Tu n'as été bonne
qu'à cela
Tes livres Ils courent le long Des bibliothèques Des tables de
chevet Fleuve étincelant
traversant Les plaines du
temps
Tu es vivante Tu es présente Esprit qui veille
et prévient De l'amer amour
promesse de cendre Car mieux que la
cendre L'écriture Soumya AMMAR KHODJA
Vaste ciel de mes claires
envies
ô rire – tous mes
oiseaux fusant aux vents familiers
mouvements de
l’azur éclaboussé d’eau vive
cordes
de la guitare tendues sur un murmure
tout
cet émoi dont nous sommes les complices au cœur brûlé d’un
feu ardent
ô vain supplice
je ne sais où nous
mène
pareille clarté à nos consciences
offerte comme un fruit patient
Texte et gravure "Insolation" de Jean-Luc DUFAY
Constantine, la vieille ville, matin du 3 juillet 2006, 6h30