Ces
sentiments-là : points scintillants illuminant les mers des pays
chauds. Ils sont si beaux qu'on croirait que dans l'instant, ils
témoignent de l'éternité du monde.
Transpercement. Le seul. Radical. Définitif. Par un pays qui a pour nom Algérie.
Ce qu'écrivait Dumas à Victor Hugo : « Quel jour de joie où je vous embrasserai, mon ami, vous à qui je pense éternellement, vous que j'aime et admire un peu plus à chaque pulsation de mon cœur » Janvier 1856
Victor Hugo à Émile Duchamp : « Que c'est bon la vieille amitié! Je vous le rabâche, mais c'est que j'en déborde. Je vous aime comme au temps où nos cheveux étaient noirs_C'était le printemps et la jeunesse, aujourd'hui c'est toujours la poésie et l'amitié » 1864
Tu importes.
Ne
crains plus la chaleur du soleil
Ni
les rages du vent furieux :
Tu
as fini ta tâche en ce monde
Et
tu es rentré chez toi, ayant touché tes gages
Garçons
et filles chamarrés doivent tous
Devenir
poussière...
Shakespeare, Cymbeline, Acte IV, Sc2, Trad de François-Victor Hugo, La Pléiade, 1994
Mahmoud Darwich : « Pour la plupart, je suis « le poète de la Palestine ». Je suis responsable de cette confusion car mes autres poèmes étaient adressés à la terre mère, la Palestine. On s'est habitué à penser que, pour moi, la femme, c'est la patrie. Il faut toujours que je prouve que je suis normal, que je fais l'amour avec des femmes pas avec la terre! Ces poèmes – Le lit de l'Étrangère - sont dédiés à une femme bien réelle... »
To
wait an hour – is long-
If
love be juste beyond-
To
wait Eternity – is short-
If
love reward the end
Emily Dickinson
Écrire en marge du temps, contre le temps. Où en es-tu? De toi. De moi. Regarde. Voici la vie. Voici le festin. J'étais une étrangère et tu m'as reconnue. Tu m'as ouvert ta table, servi le pain, rempli le verre.
Ai
vu hier, à l'Espace Théâtre de Besançon, avec le Shérif Hannah
Schygulla. Lecture. Petit film. J'ai trouvé sa
« réflexion »
sur le rêve bien élémentaire.
« Le grand Ghazzâli dira incidemment dans son Ihyâ' qu'il est trois choses dont il est honteux de parler : les hémorroïdes, la teigne et les femmes... » in Louis Gardet, L'Approche des Mentalités, Éd Complexe, 1977.
Jean-Michel
Lecerf, Chef du service de Nutrition à l'Institut Pasteur de Lille :
« Pour nous, nutritionnistes, la seule recommandation de bon
sens est de dire : si votre alimentation comprend plus d'éléments
favorables et moins d'éléments défavorables, alors vous aurez
moins de risque de développer un cancer. Point. On ne s'aventure pas
à donner de recette miracle. »
Lis William Faulkner, Une vie en romans, d'André Bleikasten, Collection Le Cercle des Poètes Disparus, Éditions adens, 2007.
Passionnant. Ces lignes : « En sa plus haute exigence, en son plus secret dessein, la littérature ne cherche pas à représenter la vie. Elle en interroge les mystères et en corrige les carences. « La littérature », remarque Fernando Pessoa « comme l'art tout entier est la preuve que la vie ne suffit pas ». Pour Faulkner, la vie, telle quelle, ne suffisait pas... »
Desserre.
Pose. Distance. Écarte d'un revers de main. Marche. Continue. Tu
verras. C'est toi qui es importante. C'est toi. C'est toi. Marche.
Écris. Travaille. Organise. Vis. Avance.
Peu
dormi cette nuit. Vagues d'angoisse.
Aujourd'hui,
préparation de ma conférence, cycle : « L'amour en
chantant ».
« Et ils ont de ce fait oublié la langue de l'exaltation et celle-ci est maintenant seulement écrite et jamais parlée » Gertrude Stein, Autobiographie de tout le monde.
« Mon
cœur est devenu capable d'accueillir toute forme
Il
est pâturages pour les gazelles
Et
abbaye pour les moines
Il
est un temple pour les idoles
Et
la kaâba pour qui en fait le tour
Il
est les tables de la Torah
Et
aussi les feuillets du Coran
Je
crois en la religion de l'Amour
Où
que se dirigent ses caravanes
Car
l'amour est ma religion et ma foi »
Ibn Arabi
Matinée, écriture sur Adèle H. Penser Atelier d'écriture : « C'est où chez vous? »
Où
ai-je lu : Pour Hölderlin, l'être ne peut se
confondre avec
l'identité?
Folie
les 36 dernières années de sa vie.« Qu'est-ce que donc que la
vie des hommes? »
« Là
où je suis est la culture allemande » Thomas Mann
« ...
avec son culte du monde grec, Hölderlin vivait la
fondation d'une nouvelle république au sein de laquelle les
poètes auraient eu leur place. La Grèce n'est pas en
arrière, pas à la 
source, mais en avant, vers l'aval du
fleuve.
C'est un pays et une république qui restent à inventer, et non pas
un modèle qu'il s'agit d'inventer » Laurent Margentin
« En 1801, Hölderlin évoque dans une lettre à Karl Gock la « paix qui se prépare », écrivant : « Que doive l'emporter une quelconque forme, opinion et affirmation, cela ne me semble pas l'essentiel de ses dons. Mais que l'égoïsme sous toutes ses formes va céder à l'autorité sacrée de l'amour et de la bonté, que l'esprit commun régnera partout et en tout, et que le cœur allemand sous ce climat, sous la bénédiction de cette paix nouvelle, s'épanouira enfin et sans bruit, comme la nature en croissance, déploiera ses secrètes et immenses forces, voilà ce que je pense, ce que je vois et ce que je crois, voilà ce qui me permet de regarder avec sérénité vers la seconde moitié de ma vie »
« Tous les individus font partie de la grande Unité de l'esprit pur; que cela soit mon dernier mot grâce auquel je resterai dans votre mémoire, et vous dans la mienne » Fichte, 1794.
Ce
que disait Kenza la récitante
« au
temps du chêne zen et de la coloquinte » :
Le cœur ne se rassasie pas. Comment se fait-il qu'il en redemande encore? Comment se fait-il qu'il veuille connaître encore l'attente et son inquiétude et son désarroi? Retourner au degré zéro de l'élan amoureux. Cela fait dix mille ans que j'attends que tu poses tes mains sur moi.
« Qu'est-ce
que le monde? Pourquoi le présentons-nous selon nos différents
points de vue? » Novalis
« Platon fait déjà de l'amour l'enfant du manque, du besoin _et de l'abondance. » Idem
« Il ne faut se mettre à écrire que lorsque l'on se sent froid comme de la glace » Tchekov cité par Roger Grenier
Toujours Tchekov : «Un style de procès-verbal, sans mots plaintifs »
Que dois-je faire? Que dois-je faire? Que dois-je faire? Que dois-je faire?
La réalité : réponse banale aux possibilités entrevues par l'imaginaire? Pourquoi?
À Toi.
J'avais assisté à ton spectacle et tout s'était bien passé. Mais j'en étais revenue triste, amenuisée. Mon dieu, comme tu semblais d'un autre monde! J'avais ri, parlé, aidé et je savais que j'étais sans pouvoir sur l'ordre des choses. Suis repartie en te laissant aux autres mais avec la certitude que jamais ta place, ta place intérieure, ne serait occupée.
Toujours je t'aurais embrassé
Jusqu'à l'ombre de toi
Jusqu'après tes pas
Toujours j'aurais posé mes
baisers
Sur tes visages superposés
Partout je t'aurais cherché
Au-delà de toi
Au-delà de tes évidences
Au-delà de tes silences
Au-delà de tes maux.
« Qui sollicites-tu? Nul n'est prêteur, nul n'est donnant » René Char.
Giraudoux : « Qu'est-ce qu'une phrase? C'est un état à atteindre. Qu'est-ce qu'un poète? C'est une cicatrice »